De Lara Croft à Sarah Kerrigan





« La seule chose que je ressente quand je tire sur quelqu'un, c'est le recul.», Starcraft II.


1- Un côté pile : L'intégration des débutants.

Starcraft II !!!
Après après tant de nuits d'espérance et de prières adressées aux dieux de l'informatique sortait il y a un an environ le premier opus de ce jeu. Au delà des sempiternels patches et mises à jour devenus courants pour un jeu dont la sortie date de quelques jours, s'ouvrait enfin en face de nos yeux ébahis la continuation d'un univers abordée il y a cela une dizaine d'année. La seconde partie, traitant des méchants Zergs naguère dominé par l'overmind, s'est propagée il y a peu dans tous les centres de vente que l'univers connu peut nous apporter.

Le défi n'était pas anodin : faire mieux qu'une référence telle que Starcraft le premier n'était pas tâche aisée et beaucoup s'y sont cassés les dents. Dans la série des suites que j'estime personnellement loupées, j'y entasse pêle-mêle un « neverwinter night II » discutable, un « Duke Nukem Forever » regrettable et un « Diablo III » soporifique.


Mais là où d'autres ont connus ces écueils, Starcraft II se présente comme Un jeu digne des années 2010-2015. Sur un ensemble plus qu'honorable se sont agglutinées quelques idées relativement géniales, au delà de leur objectif sans aucun doute commercial. Grattons donc dans cette direction.

En premier lieu, les écrans d'accès ont évolué dans cette seconde partie. Ils semblent beaucoup plus synthétique que ceux proposés initialement l'année dernière. Mais le trait faisant une réelle différence est, tel que je le ressens, l'apparition d'une méthode de calcul permettant à des joueurs de même niveau de s'affronter en multijoueur. Sous cette anodine remarque se débloquent bon nombre de freins qui, je l'ai souvent constaté autour de moi, limitaient bon nombre de personnes à s'impliquer dans ce mode de jeu, préférant se cantonner en solo sur les campagnes officielles ou contre l'intelligence artificielle du jeu.

Évidemment, les sensations ne sont pas identiques !

Même si cela est anodin devant les habitués des jeux vidéos, la situation est toute autre devant les grands débutants quelque soit leur tranche d'âge. En effet, autant les plus jeunes attrapant le virus informatique plus rapidement s'intégreront sans problème dans une équipe ou combattront rapidement avec brio, autant la situation est d'une toute autre nature plus des joueurs n'ayant pas ce profil initial. Appuyant avec hésitation sur les touches menant au monde du multi, beaucoup de retrouvent écœurés non pas parce qu'ils ont perdu une ou plusieurs parties mais parce qu'ils n'ont pas compris comment leur adversaire a pu les écraser en aussi peu de temps. Ils sont souvent les premiers à admettre leur limite mais cette absence de compréhension rebute bon nombre de personnes qui étaient d'abord intéressés par cette façon de jouer nouvelle pour elles. Il leur fallait quelque chose de plus progressif qui, à terme, leur permettrait de s'intégrer sur des niveaux de pratique plus élevés.

Sur ce coup là, je pense que Blizzard ouvre une porte assez intéressante.


2- Un autre côté pile : La légende existe encore !

Mais il existe un autre aspect où ces petits malins de Blizzard ont tapé fort, très fort. Il s'agit des personnages du jeu, en particulier les gentils bien évidemment qui ont pris un sacrée dose d'étoffe depuis Starcraft : là réside un des traits accrocheurs du jeu. Telle Lara Croft qui explosa les écrans vidéo dans la seconde partie des années 90, Sarah Kerrigan présente d'autres atouts qui permettent d'envisager, si la chose est bien gérée, la création d'un nouvelle icône dans les monde des jeux de par leur similitudes fondamentales.

En effet, personne n'a oublié les deux atouts de choc qui caractérisent Lara Croft : A savoir qu'elle est instruite – je rappelle qu'elle a suivi des études d'archéologie – et qu'elle sauve des gentils en tuant quelques méchants, pas mal de méchants, énormément de méchants, grâce à ses capacités physiques extraordinaires. Que les malveillants qui douteraient encore essaient de reproduire dans leur salon tout ce qui fut réalisé dans les « Tomb Raider » et nous en reparlerons. Mon petit démon intérieur aurait envie de rajouter que ce profil d'héroïne possède quelques caractéristiques supplémentaires relatives à cette décennie : on tire pour expurger le problème et la trajectoire la plus courte d'un point à un autre est la ligne droite.

La relative simplicité d'une époque que donne le recul du temps ? Je ne saurais répondre.

Les deux éléments précédents se retrouvent dans Sarah Kerrigan. A grands renforts de vidéos à tomber par terre, elle se présente comme une personne intelligente que la destinée malmène horriblement mais qui retourne dans le droit chemin par une rédemption rendue possible grâce à Jim Raynor, l’ex-Marshall. La sauce de base est globalement similaire mais les accompagnements y insèrent une mise en avant d'une forte volonté comme d'un doute contrebalancé par un chemin à suivre qui s'amenuise lorsqu'elle le parcourt. Même si cela fait un peu tragédie grecque, cela n'en est pas déplaisant.

Et ça marche !
La beauté des vidéos comme le montage de l'histoire favorisent l'intérêt du joueur qui est emporté les interactions et les évolutions des différents personnages. Magnétisé par les surprises qui jaillissent de partout, le joueur se transforme en téléspectateur participant à la série qu'il découvre. Les personnages sont quasiment tous profilés, on le sait, mais on accroche. De ce côté, le pari est plus que réussi, il est splendide. Chacun peur espérer que son héros favori puisse sortir victorieux des multiples embûches qui se dresseront en face de lui, son imagination étant à ce titre à l'origine moins bridée que dans beaucoup d'autres jeux actuels.

Personnellement, je souhaite même à nos tourtereaux tout le bonheur possible et qu'ils aient plein d'enfants qui courent ….... enfin, euh ….. plein de petits zergs qui grimpent…..... euh ….. enfin bref, qu'ils soient heureux, quoi !
Snif ! C'est si beau, l'amour !


3- Un côté Face : De l'autre côté du spectacle ?

Tout cela est bel et bien beau mais quelle est l'ossature de ce jeu ? En effet, depuis le temps que l'on nous fait saliver et que l'on nous égraine des bribes d'information savamment orchestrées sous forme de clips présentant de nouvelles unités, de scènes de bataille commentées ou de mini-films laissant libre cours à notre vaste imagination, quelle est la consistance même Starcraft II ?

J'oserai prétendre sans acrimonie aucune, que depuis une bonne dizaine d'année bon nombre de choses ont tendance à se ressembler. Mon ressenti tout personnel et donc très subjectif est que l'utilisation de méthodes industrielles – thème que j'ai abordé dans le texte du mois dernier – possède pour effet de gommer ce qui pourrait passer pour des défauts et de mettre en relief le maximum de paramètres pouvant favoriser les ventes. A noter que je ne me lance pas dans les reproches potentiels que l'on pourrait adresser à cette méthode, surtout si on s'en tient à la lettre. C'est en effet grâce à ce type d'approche que les multiples objets qui nous entourent s'intègrent mieux dans le quotidien de notre vie. En effet, au delà de l'évolution technologique, comparons deux téléphones ayant une dizaine d'années d'écart !

Non, mon humble et modeste angle d'attaque est tout autre.
La structure même du jeu est inchangée. Jusque là, rien que bien normal pour un jeu de stratégie en temps réel qui annonce de fait sa catégorie d'appartenance. Je fais également confiance au génie des programmeurs pour l'évolution de l'intelligence artificielle en mode solo.

Qu'avons nous donc fondamentalement en face des yeux ?
Une fois ses magnifiques atours retirés, il ne nous reste que des cartes sur les quelles des unités s'expriment par la voie des armes. Je ne dis pas que ce jeu est mauvais, je dis même qu'il me plaît mais, si je dépasse ce plaisir immédiat, j'ai le sentiment de me trouver en face d'un logiciel qui a partiellement utilisé les ressorts d'autres logiciels tels que la série des Warhammers pour évoluer ou s'adapter à un public de notre époque. En mode solo, les cartes me semblent simplement être le lien entre une histoire intéressante, même si les ressorts du scénario sont très classique, agrémentées par des vidéos s'apparentant à un film. Si l'ensemble est plaisant, les cartes comme les unités ne se présentent pas avec la même échelle d'évolution.

On pourra me répondre avec raison que ce mode prépare simplement au multijoueur. Il n'en demeure pas mois, je crois, que des limites ont été atteintes et que fondamentalement, quelques adjonctions furent simplement déposées sur une recette de base.

Je terminerai simplement mon propos en soulignant le fait que, si je semble systématiquement acerbe ou critique, il n'en demeure pas moins que j'apprécie certains des jeux qui sont l'objet de ma petite causerie. Je cherche parfois maladroitement à repousser les bases de ces programmes qui nous occupent beaucoup trop de temps devant nos écrans.

Suite au prochain épisode........

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