DIABLO : Qu'ont-ils fait de toi ?




Hé oui, je demeure un être humain ! Et j'ai craqué !
Il y a de cela quelques mois, j'accourais – Que dis-je, je me ruais - vers le magasin de jeux vidéo le plus proche qui possédait encore ce saint Graal du moment, ce bijou auquel je songeais avec autant de douceur que de nostalgie, les mains avides d'entrer en possession d'un coffret convoité depuis tant d'années que ma raison l'avait enterré profondément dans les terres désolées des projets terminés, car inaboutis.

C'est donc, accompagné de cet état d'esprit, que j'achetais DIABLO III.
Réalisant avec autant de rapidité que de brio un demi-tour complet sur moi-même, je retournais donc vers la modeste demeure qui me sert de manoir, y retrouvais mon ordinateur et commençais l'installation d'un monument que j'attendais depuis beaucoup trop longtemps.

Je survolais la création du compte BATTLENET, les mises à jour que l'on retrouve maintenant de manière quasiment systématique sur des jeux dont l'accès au public date d'au moins sept interminables journées, pour me trouver finalement en face des portes de la nouvelle TRISTRAM, piaffant d'impatience d'en découdre avec tous les méchants que je rencontrerai. Et dans DIABLO, il y en a des méchants !

On peut résumer avec une tendre caricature le comportement moyen du joueur que je suis en face des vilains pas beaux qu'offre ce jeu au pilonnage intensif.
Je suis un barbare et des monstres jaillissent : Euh …... Je tape beaucoup et je lance quelques sorts !
Je suis un sorcier et des monstres surgissent : Euh …... Je lance beaucoup de sorts et je tape un peu !

Étant de la vieille génération, les classe hybrides telles que le féticheur ou le chasseur de démons n'ont jamais éveillé en moi un intérêt viscéral mais sur ce point, je ne pense pas que les multiples monstres se présentant en face du joueur y voient une quelconque différence. Et puis, chacun s'exprime selon ses goûts !

Sur ce point, DIABLO III tient largement ses promesses : dans le doute, il faut taper, viser ou tirer.

Un autre point pour moi appréciable réside dans la gestion globale du mode multijoueur. On transite naturellement d'une partie personnelle à une partie ouverte. Enfin, un élément auquel je suis également sensible consiste au traitement des succès du joueur, chaque tâche spécifique réalisée donnant des points qui s'additionnent d'autant plus que le nombre et la difficulté des missions augmentaient. Un jeu aux multiples atouts indéniables, à l'attrait incontestable.

Et que j'ai malheureusement désinstallé sans regret au bout de quelques semaines …...

Pourquoi, malgré ses multiples atouts que je reconnais bien volontiers, ai-je osé réaliser l'impensable, me suis-je glissé vers un comportement à l'indicible honte ? Tout simplement parce que, du tréfonds de mon être, surgissait un signe cabalistique abhorré.

Diablo III = Diablo II

Luttant d'abord de toute mon âme, cette horrible sensation eut l'indigne affront de se pérenniser au fur et à mesure que mon temps de jeu se prolongeait, cette vague de folie subjective m'emportant finalement avec elle. Après donc le funeste retrait de mon ordinateur de ce jeu pourtant intéressant, j'essayais dans mon insignifiance d'en extraire les raisons :

Quels niveaux aléatoires ?
Autant le début du jeu me faisait découvrir quelques nouvelles contrées, autant la création de nouveaux personnages ne faisait que suivre les pas des précédents.
  • Cher collègue aventurier, pourriez-vous m'indiquer l'emplacement d'un vingtaine d'homme-bouc ?
  • Bien sûr, vous suivez la départementale 12, la seconde à droite et ils sont là !
  • Je vous en remercie.
Les donjons, une fois découverts font également preuve de cette morne répétitivité. Diablo le second présentait les mêmes caractéristiques mais elles s'accompagnaient de contrées pseudo-aléatoires. Ce qui m'amène au point suivant.

C'est ça, le monde de DIABLO III ?
Mon Dieu que c'est petit ! Quelques villes ou villages entourés de contrées sauvages, de donjons et de quêtes à réaliser si l'envie vous en prend et c'est tout ? Autant le livret qui accompagne le coffret présente un monde, autant le jeu se cantonne strictement sur une ligne précise regroupant des lieux donnés. Le second opus, certes globalement identique dans son utilisation, donnait la sensation d'un univers sinon plus vaste mais néanmoins moins étriqué.

Une ligne droite emplie de monstres sans que le joueur puisse y changer ou y apporter quelque chose. Cette double contrainte eut pour sinistre conséquence la suppression que l'on sait de mon ordinateur.

Je suis conscient de n'être qu'un infime contre-exemple en face de millions d'admirateurs ravis d'en découdre avec les multiples horreurs infernales qu'offre ce jeu. Cette position est d'autant plus gênante que DIABLO, malgré ces propos, reste en mon cœur un mythe. Néanmoins, autant DIABLO III tient avec brio les promesses qu'il annonce, autant il ne représente pour moi que l'aspect figé que possèdent les jeux vidéo dans notre société actuelle : à savoir, linéarité, répétitivité et absence totale de conception innovante.


Suite au prochain épisode.


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